Le groupe Action Logement a présenté le 10 janvier un plan d’investissement massif de 9 milliards d’euros. Destiné à faciliter l’accès au logement des salariés modestes, il comprend pas moins de sept volets.

Faciliter l’accès au logement pour les salariés modestes, mais aussi lutter contre l’habitat indigne, améliorer les performances énergétiques des logements, les adapter au vieillissement de leurs occupants ou transformer les bureaux en logements… Particulièrement ambitieux, le plan présenté début janvier par le groupe Action Logement suggère nombre d’objectifs bien connus de la filière. Dès lors, comment va-t-il s’articuler avec les dispositifs existants ? Difficile d’en savoir plus pour l’instant.

S’il doit être mis en oeuvre « dès le premier trimestre 2019 », ses modalités techniques n’ont pas encore été arrêtées. Selon la FFB cependant, ce nouveau plan « volontaire » devrait permettre de financer, dès 2019, « plus de vingt milliards d’euros de travaux » sur trois ans.

Aides financières pour la rénovation et l’accessibilité

Financé par la contribution des entreprises, et finalisé en « lien étroit » avec le Gouvernement, selon les mots de Julien Denormandie, ce plan se structure autour de sept axes.

Retenu comme le « numéro 1 », l’amélioration de la performance énergétique des logements a été dotée d’un milliard d’euros. La somme financera deux aides : une subvention pour les salariés modestes réalisant des travaux et un prêt bonifié pour les bailleurs de ces derniers. Les deux pourront atteindre le montant maximal de 20 000 euros.

Le développement de l’habitat inclusif bénéficiera d’une enveloppe de 2 milliards d’euros. Là encore, une partie de la somme sera distribuée sous forme de subventions, destinées à adapter les logements (salle de bains en priorité). Mais ce n’est pas tout. Elle devrait également soutenir « une politique volontariste » à destination des aidants et de rénovation EHPAD.

Transformation de bureaux

Volonté du gouvernement traduite dans la loi Elan, la transformation de bureaux en habitation sera également soutenue dans le cadre du nouveau plan d’Action Logement. Doté de 1,5 milliard d’euros, cet axe 4 prévoit le rachat « d’une partie du parc de bureaux et de locaux vacants, par appel à manifestation d’intérêt » par le groupe immobilier.

Pour rappel, la loi Elan vise à faire changer de destination près de 500 000 m2 de bureaux d’ici 2021. Ce type d’opération, encore atypique, pose souvent de nombreuses questions en termes de faisabilité.

Habitat indigne

Priorité renforcée pour l’Anah en 2019, la lutte contre le logement dégradé sous toutes ses formes se retrouve également au coeur du tout nouveau plan d’Action Logement.

Cet axe 7, doté de 1 milliard d’euros, s’articulera autour de trois principes : la lutte contre les copropriétés dégradées via l’acquisition de certaines d’entre elles afin de les remettre en état, la lutte contre l’habitat indigne (via l’action de l’AFL, la filiale « investisseur institutionnel » d’Action Logement) et l’aide à la démolition des logements sociaux obsolètes et vacants via un système de subventions.

Désamiantage dans les DROM

Enfin, trois autres chantiers sont intégrés au plan. Le développement de la mobilité (350 millions d’euros) impliquera notamment le développement d’espaces de co-working par les filiales immobilières d’Action Logement, « en particulier dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) et les zones tendues, destinés aux salariés entrant dans l’emploi ou éloignés de l’entreprise ». L’axe « amélioration de l’habitat ultra-marin », doté de 1,5 milliards d’euros, devrait se concentrer sur les « travaux de désamiantage et de rénovation énergétique ». Une conférence pour le logement Outre-mer est d’ailleurs annoncée pour fin janvier.

Enfin, deux milliards d’euros seront fléchés vers l’axe 6 « construire plus et moins cher ». « Action Logement soutiendra dans ce cadre également les opérateurs HLM qui le souhaitent pour qu’ils continuent d’offrir aux salariés des solutions logement adaptées », précise le groupe. Il financera en outre « les organismes fonciers solidaires (OFS) qui le souhaitent (…) pour favoriser l’accession à la propriété des plus modestes ».