Centraliser et diffuser l’ensemble des informations scientifiques et techniques en matière de réhabilitation ancien… Si le projet de « Centre de ressources pour la Réhabilitation responsable du Bâti Ancien » (Creba) en est encore à l’état embryonnaire, il devrait intéresser nombre de professionnels de la rénovation du bâti d’avant 1948.

Durant les deux prochaines années, le Cerema et ses partenaires (Ensa Toulouse, Ensam, Maisons Paysannes de France, Association Nationale des Villes et Pays d’Art et d’Histoire) vont procéder à un récolement de l’ensemble des ressources existantes sur ce type de bâti (représentant un peu plus d’un tiers du parc français) et les transformer en documentation synthétique et téléchargeable gratuitement.

Dimension régionale intégrée

« Très concrètement, nous allons réaliser un travail de tri puis de synthèse des études existantes sur le sujet, qu’il s’agit de valoriser, qu’elles aient été réalisées par le Cerema (Hygroba ou Batan en tête) ou d’autres entités tels que les Conseils d’Architecture d’Urbanisme et de l’Environnement (CAUE), les Parcs naturels régionaux (PNR)… afin de concevoir un outil web plus ergonomique et adapté.

Il inclura des fiches synthétiques ainsi que des études de cas détaillées par région, indique Julien Burgholzer, responsable du groupe Bâtiment – Construction – Immobilier du Cerema Est à Strasbourg, et coordinateur du projet. Les artisans mais aussi les maîtres d’œuvre pourront ainsi disposer facilement d’une étude complète et exhaustive du bâti de leur territoire, de ses spécificités constructives et des techniques vertueuses de rénovation ».

Outil d’aide à la décision pour 2018

Le projet Creba comporte un second volet tout aussi important : l’adaptation du logiciel britannique « Guidance wheel » au contexte français. « C’est un outil de conseil en ligne créé par la STBA, (Substainable traditional buildings Alliance), une structure britannique qui fédère justement les acteurs de la réhabilitation énergétique et du patrimoine, explique le chef de projet.

L’utilisateur décrit son contexte d’intervention en entrant une série d’informations patrimoniales (environnement extérieur, mesures de protection du patrimoine en vigueur…) et techniques (type constructif, zone climatique, mode d’occupation). Une fois les données entrées, le logiciel génère un tableau synthétique sous forme de cercle et propose différentes actions ou bouquets de travaux.

« Pour chacun d’entre eux, l’outil livre un bilan avantages/risques et rappelle les interactions avec les autres lots, illustre Julien Burgholzer. Par exemple, un professionnel qui veut recommander une isolation par l’intérieur sera averti des paramètres à intégrer en matière de gestion de la ventilation et des risques hygrothermiques associés. À lui d’en tenir compte, et de proposer des solutions adaptées ».

Les premiers dossiers de ressources formalisés devraient être publiés d’ici le début de l’année 2018, et le logiciel devrait suivre. « Au-delà de la dimension technique, ce projet veut fédérer l’ensemble des acteurs publics et privés de la rénovation du bâti ancien, et fixer « un juste équilibre » entre les ambitions des acteurs de la sauvegarde du patrimoine et ceux des économies d’énergie », souligne le coordinateur du projet.