Le déploiement des énergies renouvelables pourrait se précipiter dès cette année.

C’est une tendance forte qui  devrait s’accélérer : les énergies renouvelables semblent enfin décoller en France. La nouvelle édition du « Baromètre des énergies renouvelables électriques en France », que vient de publier Observ’er (données 2017) ainsi que la présentation, par le ministre de la transition écologique et solidaire, des « grands axes pour accélérer le déploiement des énergies renouvelables » viennent de confirmer que le contexte est particulièrement favorable à leur développement.

Autoconsommation

Premier constat du baromètre : « L’effet du développement de l’autoconsommation est lancé et modifiera profondément notre paysage énergétique dans les années à venir ». La loi du 24 février 2017, qui ratifie l’ordonnance relative à l’autoconsommation collective, doit contribuer à renforcer le mouvement initial, impulsé par les territoires dès 2015.

L’essor du numérique permettant une gestion affinée de la production et de la consommation, des possibilités de stockage (batterie, recharge de voiture…) et de la blockchain (transmission de l’information sécurisée sans organe central de contrôle) devraient accompagner ces nouveaux modes de production et consommation de l’électricité.

Eolien dynamique

Toujours selon ce même baromètre, l’éolien « confirme son dynamisme retrouvé » depuis 2016. Même si de nombreux « obstacles subsistent », le pays peut désormais « pleinement s’inscrire dans la lignée de ses objectifs à fin 2018 ». D’autant que « l’année 2017 a également vu la mise en place définitive du cadre réglementaire complet pour la  filière ».

Les régions les mieux dotées en termes de puissance raccordée sont le Grand Est et les Hauts-de-France, qui représentent à elles deux 47% du parc total national. Suivent l’Occitanie, le Centre Val-de-Loire et la Nouvelle-Aquitaine. La principale barrière ? « La durée de mise en place d’un parc, qui prend entre sept et dix ans en France contre trois à quatre en Allemagne », relèvent les auteurs du Baromètre. Cependant, des mesures correctives devraient être annoncées par le gouvernement ce mois de janvier.

Photovoltaïque en rémission

Si « depuis 2014, la capacité annuelle installée décroît » en France, deux facteurs pourraient contribuer à redonner, dès 2018, des couleurs au secteur : les installations de plus d’1 MW et les installations domestiques de moins de 9 kW, indique le rapport.

Sans surprise, les régions en tête du palmarès en termes de puissance installée sont la Nouvelle-Aquitaine, l’Occitanie et la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur (pardon, la « Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur »)

Après « l’année charnière » de 2016, les professionnels ont bénéficié l’année suivante d’une stabilisation du cadre réglementaire, leur autorisant une « visibilité à moyen terme » satisfaisante. Reste que le marché pourrait profondément évoluer dès les prochains mois : « L’évolution des modèles d’affaires ne fait cependant plus de doutes, indiquent les auteurs : l’autoconsommation, individuelle et collective, est à présent prioritaire et le photovoltaïque devient le meilleur allié de la mobilité propre. Par ailleurs, le stockage focalise désormais l’attention et devrait évoluer rapidement ».

Nicolas Hulot a annoncé début janvier l’augmentation des volumes « dès les prochaines périodes des appels d’offres, qui auront lieu en mars pour les installations sur bâtiment et en juin pour les centrales au sol ». Par ailleurs, la prime sera majorée de 3 €/MWh pour les candidats ayant recours à l’investissement participatif pour leur projet.

À noter que le solaire thermique pourrait également sortir la tête de l’eau, pour le marché des particuliers du moins  : « La loi de finances pour 2018, en retouchant le Crédit d’Impôt pour la transition énergétique (CITE) a remis de l’équité entre les solutions promues, relève Enerplan. Un plafonnement des dépenses d’acquisition d’un chauffe-eau thermodynamique permettra une saine concurrence vis-à-vis d’un chauffe-eau solaire (…) Enfin, le coup de pouce jusqu’à 3000 € mis en place par le gouvernement pour les ménages qui abandonneront leur chauffage fuel appuyé sur le dispositif des CEE, bénéficiera aux systèmes solaires combinés ».

Le biogaz se structure

Après une année 2016 marquée par une remise à plat du cadre économique (revalorisation des tarifs, allongement de la durée des contrats…), le secteur de la production d’électricité d’origine biogaz se réveille. Et les auteurs du baromètre anticipent « des perspectives encourageantes » pour les prochaines années, avec une accélération de son développement. « Les régions d’Île-de-France, de Nouvelle- Aquitaine, des Hauts-de-France et du Grand Est représentent à elles seules la moitié de la puissance totale installée ».

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