Proposée par la startup éponyme, l’application Keyclic permet de fluidifier le suivi du processus de levée de réserves après travaux. Mais pas seulement. 

Faire remonter les éventuelles erreurs et malfaçons via son smartphone, c’est désormais possible avec l’application proposée par la startup bordelaise Keyclic. La solution, adaptée aux propriétaires et gestionnaires de patrimoines immobiliers de toute taille, a d’ores et déjà convaincu plusieurs géants de la promotion de logements (Altarea Cogedim, Icade, Poste Immo, Spie Batignolles…), des services (Derichebourg…) mais aussi des bailleurs sociaux (1001 vies habitats).  

Avec Keyclic, les occupants peuvent indiquer facilement les éventuels dysfonctionnements de leur logement à la livraison, mais également après. « La demande est alors automatiquement redirigée vers le gestionnaire du bâtiment, qui, après modération, la transmet aux professionnels concernés (maître d’oeuvre TCE, artisans…), détaille Timothée Prevost, responsable du développement commercial. Côté occupant, l’appli permet alors de suivre en temps réel l’avancée de la prise en charge et d’être informé de la future intervention. Pour les entreprises, Keyclic permet de disposer de l’ensemble des données d’un dossier d’intervention (travaux supplémentaires, localisation, coordonnées des occupants…) et d’éviter les doubles saisies et les demandes multiples ». 

Cas pratique

Cette communication facilitée ne risque-t-elle pas de multiplier les réserves formulées par les occupants ? Il ne semblerait pas. Déployée dans « Les jardins d’Evena » – un immeuble de 96 logements* livré en mars 2019 par le bailleur social 1001 vies habitats à Mérignac – la solution n’a pas conduit à une inflation des réserves en provenance des occupants, nouveaux propriétaires ou locataires.

« Certes, les premiers s’en sont emparés en priorité. Mais nous avons relevé une moyenne de 2,5 signalements par logement, soit autant que dans une opération classique ». Point intéressant également : dans ce cas précis, le déploiement de la solution a été co-financé par le bailleur social et le maître d’oeuvre Demathieu bard. Celui-ci y a également gagné : « en moyenne, le temps de résolution des malfaçons est divisé par trois, et le nombre de mails échangés baisse drastiquement au profit des échanges sur l’appli », souligne le responsable développement.

La procédure du quitus est également allégée : une fois les travaux effectués, l’entreprise se connecte à l’appli pour transmettre une photo, signée par l’occupant via signature électronique, et le quitus d’intervention. Un document est alors généré et transmis à l’ensemble des parties. Autre intérêt : Keyclic propose une communication ascendante. Autrement dit, les gestionnaires peuvent l’utiliser pour informer les occupants du déroulement du chantier via des « flashs » : nuisances, coupures de fluides…

Cap sur le tertiaire

La startup souhaite désormais se développer dans les bâtiments tertiaires. « Nous comptons déjà plusieurs références dans le domaine. Les occupants équipés de smartphone peuvent faire remonter à leur gestionnaire les soucis techniques. Dans la même logique, celui-ci peut leur transmettre des informations utiles ».

Dernier point, « l’application permet aux gestionnaires qui le souhaitent d’établir des statistiques sur les réserves émises par les occupants, et donc d’identifier rapidement une entreprise qui ferait trop de mécontents », met en avant le responsable commercial qui prévoit, par ailleurs, le lancement d’un label « pour matérialiser le fait qu’elle utilisent l’application et pour présenter un « catalogue » de prestataires aux entreprises ».

Zoom : Combien ça coûte ? 

« Le coût de notre solution au m2 varie selon la taille du bâtiment et l’année de contractualisation. Nous oscillons donc entre 60 centimes/m2 pour une petite surface sur un an et 20 centimes /m2 sur des contrats cadres de longue durée. Le nombre d’utilisateurs est quant à lui illimité », précise Timothée Prevost.  La startup bordelaise revendique 26 000 utilisateurs annuels installés et couvre plus de 500 000 m2 de bureaux et environ 3000 logements.

* 73 logements collectifs sociaux (51 en PLUS et 22 en PLAI) et 23 en « prêt social location accession ».