Uniclima, le syndicat des industries thermiques, aérauliques et frigorifiques, a livré ses résultats du marché 2017 et les perspectives 2018.

Solaire thermique en mauvais point, explosion de la biomasse… Les chiffres du marché climatique, communiqués par Uniclima, viennent confirmer des tendances de fond. Ainsi, en 2017, le chauffage au bois a retrouvé son attrait. Après « trois années successives de baisse », le marché a enregistré une augmentation de 10% du nombre d’unités livrées entre 2016 et 2017. Il atteint désormais 10 700 pièces, son niveau de 2004.

Cette tendance haussière est essentiellement due à l’intérêt pour les chaudières à granulés – qui progressent de + 24% entre 2016 et 2017 contre -24% pour la période 2015-16. L’augmentation des prix du fioul expliquerait également la bonne santé de ce secteur rapelle Uniclima.

À noter que cet engouement pour la biomasse se voit confirmer par le baromètre Qualit’EnR : près d’un sondés sur trois disaient disposer, dans sa résidence principale, d’au moins un équipement utilisant des énergies renouvelables : inserts bois, poêles à bois et pompes à chaleur.

Solaire thermique et géothermie à la peine

En matière de production d’énergie/ECS, deux grands perdants sont désormais identifiés : le solaire thermique et la géothermie. Le premier enregistre un recul de 20% dans le logement collectif comme individuel. Une baisse vertigineuse – même si moindre que l’année précédente – qui s’explique en premier lieu par la concurrence du chauffe-eau thermodynamique (+ 10%), mais pas seulement. Pour Uniclima, « l’autorisation à consommer plus pour les logements collectifs (57,5 kWh/m2.an contre 50 kWh/m2.an) et l’absence d’exigence ENR, a éliminé la chaleur renouvelable et, en particulier le solaire collectif, du logement neuf ». Cette dérogation venant d’être reconduite pour deux ans, le seul espoir désormais pour la filière réside dans la contribution Climat-Energie et un contexte économique plus favorable, « qui pourra profiter aux systèmes solaires combinés (- 8%) et aux installations collectives ».

Si les PAC poursuivent leur ascension – avec +12% pour les air-eau et + 8% sur les air-air – la géothermie plonge à -8%. Ces deux secteurs en bonne santé pourraient cependant rapidement évoluer :  le principe du retour d’une taxe sur les gaz HFC a été évoquée par le ministre de la Transition écologique et solidaire cet été.

Enfin, toujours dans le logement individuel, on assiste à un nouveau recul des VMC double flux à -0,6%, relativement confidentielles, et à un regain pour les VMC simple flux (+2,5%), et notamment les modèles hygroréglables (+6,4%).

« Année record » dans le tertiaire

Le syndicat des professionnels relève également la « belle progression du marché tertiaire », qui enregistre de bons résultats sur trois solutions : +13% pour les DRV (pour « débit de réfrigérant variable » qui assure chaud et froid via un fluide frigorigène), +5% pour les chillers et + 21% pour les CTA (pour « centrales de traitement d’air ») avec récupération de chaleur.

En revanche, le nombre d’unités livrées de CTA classiques et de ventilo-convecteurs est en nette baisse (de -5 à -18%).

Côté ventilation, la tendance dans le tertiaire est à l’inverse de celle rencontrée dans le logement individuel : si la double flux est en hausse de 6,9%, la simple flux enregistre une croissance de « seulement » 1,2%. En attendant le « livre blanc » de la DHUP consacré à la qualité de l’air intérieur, Uniclima « continue de préconiser la création dans la construction ou la rénovation des bâtiments d’un « lot » ventilation qui permettrait l’émergence d’une profession de « ventiliste ».

Pour en savoir plus