Les Lighting days 2019 se dérouleront du 13 au 15 février à Lyon, en parallèle du salon Be Positive. L’occasion de faire le point sur les innovations du secteur avec Sébastien Flet Reitz, directeur technique du syndicat de l’éclairage. 

Comment s’organise aujourd’hui le marché de l’éclairage ? 

Si les équipements et les utilisations varient selon l’usage du bâtiment – bureaux, logements ou commerces – nous pouvons dire que nous sommes entrés aujourd’hui dans l’ère de la LED. Cette technologie associe efficacité énergétique poussée, durée de vie allongée et possibilités de pilotage infinies, qu’on la compare aux halogènes, ampoules incandescence ou tubes fluorescents. 

À éclairage équivalent, on estime qu’une ampoule led divise au moins par deux la consommation énergétique. Par ailleurs, sa durée de vie est bien plus longue que les solutions traditionnelles : on passe ainsi de 20 000 à 50 000 heures pour le tertiaire, et de 2 000 à 15000 heures pour le résidentiel. 

Enfin, la LED étant elle-même un composant électronique, le pilotage de ces solutions d’éclairage est affiné. C’est pourquoi de nombreuses innovations devraient se démocratiser dans les prochaines années dans le domaine. 

Malgré ces avantages, on relève un déploiement lent de ces nouvelles solutions. Cela s’explique par le taux de renouvellement relativement faible du parc : le matériel d’éclairage dispose d’une durée de vie relativement longue (environ 20 ans) et tombe assez rarement en panne. Il est donc remplacé dans le cadre de rénovation lourde uniquement. C’est dommage lorsque l’on sait qu’un relamping bien pensé permet de diviser par deux les coûts d’entretien-maintenance. 

La LED devrait donc poursuivre son déploiement… avec quelle(s) innovation(s) à l’horizon 2020 ? 

Le pilotage des installations d’éclairage led devrait se déployer plus largement dans les prochaines années. Si la détection de présence s’est beaucoup développée ces dernières années, les possibilités de variation de l’intensité de la lumière, et des températures de couleur en fonction du moment de la journée, de la place d’un poste de travail… devraient également se démocratiser. Avec l’objectif de « coller » au plus près des besoins de la chronobiologie humaine. De nombreux travaux sont venus en effet préciser le rôle déterminant de la lumière sur la santé, l’humeur ou les capacités d’apprentissage. 

Cette simplicité de programmation concernera les particuliers et les professionnels, via un smartphone par exemple. Avec l’émergence des technologies sans fil (zigbee, bluetooth…), l’installation de nouvelles sources lumineuses programmables au sein d’un bâtiment est également plus aisée. Attention cependant à la note énergétique finale : plus on ajoute de l’intelligence, plus on consomme d’énergie ! 

Cette gestion personnalisée de l’éclairage aura pour conséquence de fournir des données ultra-pertinentes aux gestionnaires de bâtiment : taux de présence dans le bâtiment, nombre de personnes à chaque étage… 

Zoom : éclairage et BIM 

« Le pavé « éclairage » fait déjà partie intégrante de la maquette numérique lors de la phase de conception. Les thermiciens peuvent donc d’ores et déjà adapter l’installation d’éclairage à l’orientation du bâtiment. À terme, en BIM gestion, le système d’éclairage installé, caractérisé sur la maquette, pourra aussi faire « remonter » les problèmes de maintenance et d’entretien. 

Pour en savoir plus, filière3e a publié un « Cahier Technique : BIM et éclairage »

Quid du LiFI, présenté comme « l’internet par la lumière », qui commence à être expérimenté en France, dans le bâtiment Ampère e+ ou au sein d’une médiathèque de Rueil-Malmaison ? 

Cette technologie bi-directionnelle, expérimentée depuis une dizaine d’années, utilise le spectre optique de la lumière LED pour transmettre des données à un récepteur (ordinateur, tablette, smartphone…). À la différence du wifi cependant, le LiFi ne peut pas traverser les murs.

Sa vocation est donc plutôt de compléter un réseau de données classique (type wifi), ou d’être déployé dans un environnement où l’on ne souhaite pas d’ondes, dans un service hospitalier de radiothérapie par exemple. 

La LiFi permet notamment le géo-positionnement en intérieur, et je pense que c’est dans ce type d’optimisation qu’elle devrait trouver ses premiers débouchés. On peut par exemple imaginer à terme que le réseau LiFi sera utilisé lors de salons professionnels. Chaque luminaire, équipé d’un émetteur de LiFi, pourra transmettre aux visiteurs, via leur smartphone, des informations personnalisées sur les exposants, les conférences… Nous n’en sommes encore qu’aux prémices mais la technologie pourrait très rapidement se faire une place ».