C’était une première pour AC Environnement. La numérisation du phare du Petit Minou, à l’entrée de la rade de Brest, avec pour objectif de constituer une maquette numérique intégrant l’ensemble des diagnostics techniques. Jérôme Bonnet, directeur développement BIM pour le groupe, revient sur cette mission un peu particulière.
La contrainte spécifique du bâti
Tout d’abord, l’architecture du phare est particulière, très étroite et très haute, avoir du recul avec le scanner est plus difficile. Il faut prendre en compte également que la construction est très ancienne, et que rien n’est très droit. « Le nuage de points doit donc être irréprochable, assure Jérôme Bonnet, rien ne ressemble plus à une marche hélicoïdale qu’une marche hélicoïdale par exemple ! » Et dans le phare, au dernier étage, la salle des lampes est classée monument historique, et comporte des boiseries très anciennes et très sensibles qui imposaient un nuage de points impeccable également. « Pour le projet du phare, un LOD -pour level of detail, ou niveau de détail- 200 a été demandé, et un LOD 300 pour la salle des lampes. » Enfin il a fallu prendre en compte les grandes quantités de polluants dans le bâtiment, amiante et plomb, présents pour résister au milieu salin. « Ce sont plus de 250 points de recherche de plomb qui ont été relevés, dans un si petit espace ».
La création d’une bibliothèque d’objets
Deuxième point d’attention, le phare ne présente aucun objet manufacturé du bâti inclus dans les bibliothèques BIM : « Les murs de plus d’1m20 d’épaisseur et les fenêtres doivent résister aux aléas, ce sont quasiment des objets d’art », explique Jérôme Bonnet. Les équipes d’AC Environnement ont donc dû modéliser à façon, pièce par pièce, les éléments, et leur associer une codification. Une étape fastidieuse -la mission aura mobilisé les équipes pendant huit jours, dont à peine une journée de scan-, mais qui permettra par la suite un gain de temps, puisque la bibliothèque d’objets sera réutilisée pour les prochains phares à numériser.
Les missions en mer
Des interventions sur huit autres phares sont d’ores et déjà prévues. Pour le phare du Petit Minou, l’équipe d’AC Environnement n’a pas eu besoin de gérer les horaires des marées, puisqu’il s’agit d’un phare à terre. Mais ce ne sera pas le cas pour les phares qui seront situés en mer, où il faut intervenir « en quelques heures seulement, et sur deux voire trois marées », et faire face à des situations climatiques complexes, ne permettant pas, par exemple, l’utilisation du drone pour les relevés. AC Environnement réfléchit déjà aux adaptations à mettre en œuvre sur ces nouvelles missions.
La mission a été menée pour le compte de la Direction interrégionale de la mer Nord Atlantique-Manche Ouest (Dirm Namo).